O O

O

A , où A ∈ M

r(K), 0 ≤ r ≤ n, puis que Im u est u-stable. Et A est inversible, comme matrice de v relativement à B’.

vii) ⇒ vi). Car si M = 

 O O

O

A , Ker M =

{ [

OY

]

; Y ∈ Kn−r

}

et Im M =

{ [

OX

]

; X∈ Kr

}

Donc Kn = Im M ⊕ Ker M.

2) Exemples et contre-exemples.

Les exemples sont nombreux :

− Les projecteurs vérifient E = Im p ⊕ Ker p, mais ce ne sont pas les seuls !

− Les automorphismes.

− Les endomorphismes diagonalisables.

Le contre-exemple le plus simple est celui de l’endomorphisme de matrice



 0 0

1 0 . Il vérifie Im u = Ker u = K(1, 0).

Plus généralement, si u est nilpotent non nul, il ne peut vérifier vii), car une matrice de la forme



 O O

O

A , où A Gl

r(K), 1 ≤ r ≤ n, n’est jamais nilpotente.

Remarques finales :

1) Il existe des caractérisations plus savantes de ces endomorphismes : cf. ex. sur la réduction.

2) Ces endomorphismes sont dits « pseudo-inversibles »

Exercice 17 : Soient E un espace vectoriel de dimension finie, f et g deux endomorphismes de E.

On suppose E = Im f + Im g = Ker f + Ker g. Montrer que les sommes sont directes.

[ Oral CCP 2002 ] Solution : Appliquons le théorème du rang à f et g :

dim E = dim Ker f + dim Im f = dim Ker g + dim Im g (1).

Par Grassmann, dim E = dim Im f + dim Im g dim(Im f Im g) (2) Et aussi dim E = dim Ker f + dim Ker g dim(Ker f Ker g) (3)

Ajoutons (2) et (3) et tenons compte de (1). Il vient dim(Im f ∩ Im g) + dim(Ker f ∩ Ker g) = 0.

On conclut aussitôt.

Remarque : le résultat est faux en dimension infinie, comme le montre l’exemple de E = R[X] et des endomorphismes f : P → P(0) et g : P → P’’.

Exercice 18 : Soient E et F deux K-espaces vectoriels de dimension finie, f et g deux applications linéaires de E dans F. Montrer que rg g rg f ⇔ ∃h ∈ Gl(F) ∃k ∈LLLL(E) h o g = f o k.

Solution :

•••• Le sens ⇐ est facile, car rg g = rg(h o g) = rg(f o k) ≤ rg f .

En effet, Im g et Im(h o g) = h(Im g) ont même dimension car h est un isomorphisme.

De plus, Im(f o k) ⊂ Im f.

• Montrons ⇒ en utilisant des bases convenables. Soient p = dim E, n = dim F, r = rg f, s = rg g.

Soient BE = (a1, …, ap) une base de E, BF = (b1, …, bn) une base de F telles que : Mat( f , BE , BF ) =



 O O

O Ir .

Soient B’E = (a’1, …, a’p) une base de E, B’F = (b’1, …, b’n) une base de F telles que : Mat( g , B’E , B’F ) = 

 O O

O Is .

Définissons h ∈ Gl(F) par (∀i) h(b’i) = bi , et k ∈LLLL(E) par k(a’j) = aj pour 1 ≤ j ≤ s, 0 pour j > s.

Je laisse le lecteur vérifier que h o g = f o k, soit sur la base, soit matriciellement.

Exercice 19 : Soit E un espace vectoriel de dimension finie. Montrer que, pour tout u ∈ LLLL(E), il existe un automorphisme f et un projecteur p de E tels que u = p o f.

Solution : Posons E = Ker u ⊕ E’ = Im u ⊕ F’ .

Alors v = uEIm'u ∈ Isom(E’, Im u). Soit w un isomorphisme de Ker u sur F’.

Soit f = v ⊕ w : x = xKer u + xE’ → w(xKer u) + v(xE’) = w(xKer u) + u(xE’).

f ∈ Gl(E) comme somme directe de deux isomorphismes.

Soit p le projecteur sur Im u parallèlement à F’.

Alors (p o f )(x) = ( p o w )(xKer u) + ( p o u )(xE’) = u(xE’) = u(x). cqfd.

Matriciellement, soient (a1, …, an) et (b1, …, bn) des bases de E telles que Mat(u) =



 O O

O Ir

= Jr . On a u(ai) = bi pour 1 ≤ i ≤ r , u(ai) = 0 pour i > r.

Soient f l’isomorphisme de E tel que (i) f(ai) = bi ,

et p l’endomorphisme de E défini par p(bi) = bi pour 1 ≤ i ≤ r , p(bi) = 0 pour i > r. p est un projecteur et (p o f)(ai) = bi = u(ai) pour 1 ≤ i ≤ r, (p o f)(ai) = 0 = u(ai) pour i > r.

Plus sobrement encore, si Q1AP = Jr , A = Q.Jr.P1 = (Q.Jr.Q1) (QP1) .

Remarques : 1) On montre aussi que u = f o q, où f est un automorphisme et q un projecteur de E.

2) Ceci montre que tout endomorphisme est composé de deux endomorphismes pseudo-inversibles (au sens des pseudo-inverses de groupe).

Exercice 20 : idéaux bilatères de LLLL(E). Soit E un K-espace vectoriel.

1) Soit f un endomorphisme non nul de E. Montrer que, pour toute droite D et tout hyperplan H de E, il existe un couple (u, v) d’endomorphismes de E tel que u o f o v ait H pour noyau, D pour image.

2) On appelle idéal bilatère de LLLL(E) un sous-espace vectoriel ℑ tel que : ∀f ∈ℑ ∀(u, v) ∈ L L L L(E) × L L L L(E) u o f et f o v ∈ℑ.

a) Montrer que les endomorphismes de rang fini de E forment un idéal bilatère ℑ0 de LLLL(E).

b) Montrer que tout idéal bilatère ≠ {0} contient ℑ0.

3) Si E est de dimension finie, montrer que LLLL(E) n’admet que deux idéaux bilatères, 0 et LLLL(E).

Si dim E > 1, y a-t-il un homomorphisme d’algèbre de LLLL(E) dans K ? Solution :

1) Soient a un vecteur non nul tel que D = K.a, b* une forme linéaire non nulle telle que H = Ker b*.

L’endomorphisme g défini par g(x) = < b*, x > a vérifie Ker g = H, Im g = D.

Soient x0 un vecteur tel que y0 = f(x0) ≠ 0, x1 un vecteur tel que < b*, x1 > = 1. Alors E = H ⊕ K.x1. Soient v l’endomorphisme de E défini par v|H = 0 et v(x1) = x0.

u un endomorphisme quelconque vérifiant u(y0) = a.

Alors g = u o f o v , car tous deux sont nuls sur H et tels que g(x1) = a = (u o f o v)(x1).

2) a) De Im( f + g ) Im f + Im g et Im(λf) = Im f si λ≠ 0, 0 sinon, on déduit que ℑ0 est un sev de LL

LL(E). Si f est de rang fini, u o f aussi car Im(u o f) = u(Im f) est de dimension finie. Enfin, f o v aussi car Im(f o v) Im f.

Remarque : il existe d’autres idéaux bilatères, les endomorphismes de rang dénombrable, etc.

b) Soit ℑ un idéal bilatère ≠ {0}.

Un endomorphisme de rang fini est somme d’endomorphismes de rang 1.

Or tout endomorphisme f de rang 1 est élément de ℑ.

En effet, H = Ker f est un hyperplan et D = Im f une droite. Il découle de 1 qu’il existe un élément g de ℑ tel que H = Ker g et D = Im g ; g et f sont proportionnels, donc f est aussi élément de ℑ.

3) Cas de la dimension finie.

Un idéal bilatère est soit {0}, soit contient ℑ0, mais ℑ0 = LLLL(E) si E est de dimension finie.

Soit χ : LLLL(E) → K un morphisme d’algèbres ; en particulier, χ(idE) = 1.

Ker χ est un idéal bilatère de LLLL(E), différent de LLLL(E) donc égal à {0} ; donc χ est injectif.

Si dim E > 1, c’est impossible.

Remarques : i) En dimension finie, une preuve matricielle est possible.

ii) La recherche des idéaux à droite et à gauche fait l’objet d’un problème (ENSAE 1983).

Exercice 21 : Soient E un R-espace vectoriel de dimension finie, F et G deux sous-espaces supplé-mentaires de LLLL(E) tels que ∀( f , g ) ∈ F×G f o g + g o f = 0 .

Montrer que l’on a, soit F = {0}, soit G = {0}.

Solution : Soit I l’identité de LLLL(E). Nous allons montrer que I appartient à F ∪ G.

Si I ∈ F, alors (∀g G) 2g = I o g + g o I = 0 , donc G = {0} ; de même I ∈ G ⇒ F = {0}.

• Ecrivons I = p + q , où (p, q) ∈ F×G.

Alors p o q = p o (I – p) = p – p2 et q o p = (I – p) o p = p – p2 sont opposés, donc p = p2 . Finalement p et q sont deux projecteurs opposés.

• Soit g ∈ G. Je dis que g(Ker p) ⊂ Ker p et g(Im p) = {0} . En effet x ∈ Ker p ⇒ (p o g)(x) = − (g o p)(x) = 0 ⇒ g(x) ∈ Ker p.

y ∈ Im p ⇒ g(y) = (g o p)(y) = − (p o g)(y) ⇒ g(y) = 0.

En effet, il suffit de recomposer par p : (p o g)(y) = − (p o g)(y) = 0 implique g(y) = (p o g)(y) = 0, ou de noter que –1 n’est pas valeur propre d’un projecteur.

Du coup, G est inclus dans la sous-algèbre des endomorphismes de E laissant stables Ker p et nuls sur Im p : dim G ≤ (dim Ker p)2 .

• De même : dim F ≤ (dim Ker q)2 = (dim Im p)2 .

Finalement n2 = dim LLLL(E) dim F + dim G ≤ r2 + (n − r)2 , où r = rg p.

On en déduit aussitôt r = 0 ou n, c’est-à-dire p = 0 ou I. Si p = 0 , I∈G ; si p = I , I∈F. cqfd.

Remarque : On a seulement utilisé LLLL(E) = F + G, et le fait que R est de caractéristique ≠ 2.

Exercice 22 : Soient E un K-espace vectoriel de dimension finie, F et G deux sous-espaces supplé-mentaires de LLLL(E) tels que ∀( f , g ) ∈ F×G f o g = g o f .

Montrer que l’on a F = {0} ou K.IdE , ou bien G = {0} ou K.IdE.

Solution : Cet exercice fait le pendant du précédent, mais sa solution anticipe sur la suite.

La condition est clairement suffisante. Montrons qu’elle est nécessaire en raisonnant matriciellement.

Soient F et G deux sous-espaces supplémentaires de Mn(K), de dimensions ≥ 1, tels que

∀(A, B) ∈ F×G A.B = B.A.

1) Considérons la matrice N =









0 0 ...

0 0

1 0 ...

0 0

...

...

...

...

...

0 ...

1 0 0

0 ...

0 1 0

.

N est nilpotente d’indice n. Soit N = A + B, où (A, B) ∈ F×G.

Comme A et B commutent, A et B commutent avec N.

Comme N est monogène, A et B sont des polynômes de N : A = P(N), B = Q(N).

Comme le polynôme minimal de N est Xn, on peut supposer P et Q de degrés ≤ n − 1.

Ils sont alors uniques. Ecrivons P(X) =

1

0 k n kXk

a et Q(X) =

1

0 k n kXk

b . La condition N = P(N) + Q(N) impose a1 + b1 = 1 et ak + bk = 0 pour k ≠ 1.

Donc a1≠ 0 ou b1≠ 0.

Si a1 ≠ 0, la matrice A’ = A – a0.I =

1

1 k n kXk

a = a1.N + … est aussi nilpotente d’indice n .

Son commutant est K[A’] = K[N]. Comme tout élément de G commute à A, donc à A’, G ⊂ K[N].

2) Considérons maintenant la matrice tN.

Pour la même raison, F ou G est inclus dans K[tN].

Si le même espace F ou G est inclus dans K[N] et dans K[tN], il est inclus dans leur intersection KIn. Si l’un, disons F, est inclus dans K[N] et l’autre, G, dans K[tN], on aurait :

n2 = dim Mn(K) = dim F + dim G ≤ dim K[N] + dim K[tN] − dim(K[N] ∩ K[tN]) = 2n – 1, donc n = 1, et le résultat est encore vrai.

Référence : R. Antetomaso, RMS octobre 2009, p. 105.

Exercice 23 : Soient E = CCCC([a, b], R), F = CCCC(R, R), et P∈R[X, Y] un polynôme à deux indéterminées.

Montrer que u : f → g , où g(x) =

absin(x+y).f(y).dy, et v : f → h , où h(x) =

abP(x,y).f(y).dy ,

sont des applications linéaires de rang fini de E dans F.

Solution : Les linéarités de u et v sont évidentes.

g(x) = sinx.

abcosy.f(y).dy+cosx.

absiny.f(y).dy appartient au plan vectoriel engendré par (sin, cos), donc u est de rang ≤ 2, et même de rang 2 si a ≠ b, car le couple (

abcosy.f(y).dy,

absiny.f(y).dy)

peut prendre n’importe quelle valeur.

Ecrivons P(x, y) =

= n

k

k y xk

A

0

).

( . Il vient h(x) =

∑ ∫

= b

a k

n

k

k A y f y dy

x ( ).( ).

0

. Im v est inclus dans l’espace des polynômes de degré ≤ n, donc rg v ≤ n + 1.

In document Meister in sich verändernden Zeiten. Der Große Befähigungsnachweis zwischen deutscher Tradition und EU-Binnenmarkt (Page 142-163)