1 0
1 a et
1 0
1 b sont semblables car semblables à
1 0
1 1 .
Enfin,
1 0
1
1 et
1 0
0
1 ne sont pas semblables, car la seule matrice semblable à I2 est elle-même.
Conclusion :
1 0 1 a et
1 0
1 b sont semblables ssi a = b = 0 ou a et b sont non nuls.
Exercice 57 : Les matrices A =
1 0 0
1 1 0
0 1 1
et B =
1 0 0
0 1 0
0 1 1
sont-elles semblables ?
Solution : Ici, A et B ont même trace et même déterminant.
Nous allons donner des méthodes simples, élémentaires, pour attaquer ce problème.
1ère solution, purement matricielle. Il s’agit de chercher P ∈ Gl3(K) telle que P−1.A.P = B.
Cette matrice P vérifie A.P = P.B.
Les matrices vérifiant A.P = P.B forment un sous-espace vectoriel de M3(K).
Elles sont faciles à déterminer, et il restera à savoir s’il y en a qui sont inversibles.
Or un calcul par coefficients indéterminés montre que A.P = P.B ⇔ P =
0 0 0
0 0 p
r q p
. Ces matrices forment un sev de dimension 3 de M3(K), aucune d’elles n’est inversible.
Conclusion : A et B ne sont pas semblables.
2ème solution, plus linéaire. S’il existe P ∈ Gl3(K) telle que P−1.A.P = B, alors, pour tout λ ∈ K et tout k ≥ 1, P−1.( A − λ.I )k.P = ( B − λ.I )k.
A fortiori pour tout λ∈ K et tout k ≥ 1, ( A −λ.I )k et ( B −λ.I )k sont équivalentes, et pour tout λ∈ K et tout k ≥ 1, rg ( A −λ.I )k = rg ( B −λ.I )k .
Or ici 1 = rg (A − I )2 ≠ rg ( B −λ.I )2 = 0
3ème solution, anticipant sur la suite : A et B ont même polynôme caractéristique (X – 1)3, mais pas même polynôme minimal : celui de A est (X – 1)3, celui de B est (X – 1)2 .
Exercice 58 : Matrices de rang 1.
1) Classifier à équivalence près les matrices A ∈ Mn(K) de rang 1.
2) Montrer que toute matrice de rang 1 est semblable, soit à une matrice diag(a, 0, …, 0), où a ∈ K*, soit à E12.
3) En déduire que dans Mn(K) deux matrices de rang 1 sont semblables ssi elles ont même trace.
4) Si K est fini de cardinal q, combien y a-t-il de matrices de rang 1 dans Mn(K) ? Combien y a-t-il de classes de similitudes de telles matrices ? Quel est le cardinal de chacune d’elles ?
Solution :
1) Les matrices de rang 1 sont les matrices équivalentes à E11 (ou à Eij) ; elles forment une seule classe d’équivalence.
2) Passons par les endomorphismes.
Soient E un espace vectoriel de dimension n, u un endomormhisme de rang 1 de E.
D = Im u est une droite, H = Ker u un hyperplan de E, stables par u. De deux choses l’une :
• Soit D et H sont supplémentaires. Choisissant une base (e1, e2, …, en) adaptée à cette somme directe, la matrice de u est diag(a, 0, …, 0), où a est non nul ; c’est la trace de u.
• Soit D ⊂ H. Soient e2 un vecteur non nul de D, e1 un vecteur tel que e2 = u(e1).
e1 n’est pas élément de H, donc E = Ke1⊕ H. Si l’on complète e2 en une base (e2, … , en) de H, on obtient une base (e1, … , en) de E relativement à laquelle u a pour matrice E12.
Au fond, l’alternative est : soit u est diagonalisable, soit il ne l’est pas.
3) se déduit de 2).
4) Si K a q éléments, il y a
1 ) 1 )(
1 (
− −
− q
q qn n
matrices de rang 1 dans Mn(K), car de telles matrices s’écrivent A = X.tY, où X et Y sont des vecteurs colonnes non nuls, définis à scalaire près.
En vertu de 2) elles forment q – 1 + 1 = q classes de similitude.
Pour calculer les cardinaux, il faut dénombrer le commutant dans Gln(K) des matrices réduites trouvées en 2).
Exercice 59 : Soient E un K-ev de dimension finie n , f ∈LLLL(E). Montrer l’équivalence : i) Im f = Ker f ;
ii) n est pair, n = 2m, et il existe une base BBBB de E telle que Mat( f , B B B B ) =
O O
I O m
; iii) f o f = 0 et il existe un endomorphisme h de E tel que idE = h o f + f o h.
Solution :
i) ⇒ ii) Soit m = dim Im f = dim Ker f. Le théorème du rang affirme que n = 2m.
L’examen attentif du résultat à atteindre nous dicte la marche à suivre.
Soit (e1, …, em) une base de Ker f. Comme Ker f = Im f , chaque vecteur ei a un antécédant ei = f(em+i) par f . Je dis que (e1, …, em , em+1, …, en) est libre. En effet
λ1.e1 + … + λm.em + λm+1.em+1 + … + λn.en = 0 s’écrit λ1.f(em+1) + … + λm.f(e2m) + λm+1.em+1 + … + λn.en = 0 Appliquons f. Il vient : λm+1.e1 + … + λn.em = 0, donc λm+1 = … = λn = 0.
Puis λ1.e1 + … + λm.em = 0 , donc λ1 = … = λm = 0.
La famille (e1, …, em , em+1, …, en) à n vecteurs est libre, donc est une base.
La matrice de f relativement à cette base est bien
O O
I O m
. ii) ⇒ iii) La matrice N =
O O
I O m
vérifie N2 = 0. De plus, cherchons une matrice-blocs M =
D C
B A
telle que In = M.N + N.M. Un calcul montre que M.N + N.M =
+ C O
D A
C . Il suffit de considérer un endomorphisme h de matrice M =
−A I
B A
m , en particulier celui de matrice
O I
O O
m .
iii) ⇒ i) f o f = 0 implique, et même équivaut à Im f ⊂ Ker f.
De plus, si idE = h o f + f o h, alors x ∈ Ker f ⇒ x = h(f(x)) + f(h(x)) = f(h(x)) ∈ Im f. cqfd.
Exercice 60 : Soient E un K-ev de dimension finie n , f ∈LLLL(E) tel que f o f = 0.
Montrer que r = rg f ≤ n/2 et qu’il existe une base BBBB de E telle que Mat( f , B B B B ) =
O O
I O r .
Solution : Il s’agit de réduire les endomorphismes nilpotents d’indice ≤ 2.
1) f o f = 0 ⇔ Im f ⊂ Ker f ⇒ rg f ≤ n – rg f ⇔ 2 rg f ≤ n.
2) L’examen attentif du résultat montre comment construire la (une) base BBBB cherchée.
Considérons d’abord une base (e1, …, er) de Im f .
Complétons-la en une base (e1, …, er, er+1, …, en−r) de Ker f .
Choisissons, pour chaque indice 1 ≤ i ≤ r, un vecteur en−r+itel que ei = f(en−r+i).
Montrons que BBBB = (e1, …, er, er+1, …, en−r, en−r+1, …, en) est une base de E. Pour cela, il suffit de montrer que la famille est libre. Le lecteur est prié de le faire.
La matrice de f relativement à cette base a bien la forme voulue.
Exercice 61 : Soient E un K-espace vectoriel de dimension 3n , f ∈ LLLL(E) tel que f 3 = 0 et rg f = 2n.
Montrer qu’il existe une base BBBB de E telle que Mat(f, BBBB) =
O I O
O O I
O O O
n
n .
Solution : Bel exercice d’analyse et de synthèse.
L’examen attentif du résultat conduit à montrer que Ker f ⊂ Im f , dim Ker f = n , dim Im f = 2n.
Or il est clair que {0} ⊂ Ker f ⊂ Ker f 2 ⊂ E dim Ker f = n ∪ ∪
{0} ⊂ Im f 2 ⊂ Im f ⊂ E dim Im f = 2n.
Appliquons le théorème du rang à u = f | Im f par exemple.
2n = dim Im f = dim Ker u + dim Im u = dim (Im f ∩ Kerf ) + dim Im f 2 ≤ dim Ker f + dim Im f 2 ≤ 2 dim Ker f ≤ 2n . De cela on déduit que Im f ∩ Ker f = Ker f = Im f 2 .
Soit alors (a1, …, an) une base de Ker f = Im f 2 . Pour chaque i, posons ai = f 2(ci), puis bi = f(ci) .
Je dis que (c1, …, cn , b1 , … , bn , a1, … , an) est une base de E. En effet, elle est libre à 3n éléments.
∑ γ
ici +∑ β
ibi +∑ α
iai = 0 s’écrit∑ γ
ici +∑ β
i f(ci)+∑ α
i f²(ai)= 0Cela implique en appliquant f 2 :
∑ γ
iai = 0. Comme les ai sont libres, tous les γi sont nuls.Donc
∑ β
i f(ci)+∑ α
i f²(ai)= 0. Appliquons f : il vient∑ β
iai = 0 , donc les βi sont nuls.Enfin,
∑ α
iai = 0, et tous les αi sont sont nuls. cqfd Il reste à considérer la matrice de f dans cette base.Remarques :
1) Il revenait au même de montrer qu’il existe une base BBBB’ de E telle que : Mat( f , BBBB’) = diag(N, N, … , N) , où N =
0 1 0
0 0 1
0 0 0
.
2) Le théorème de Jordan dit que, comme f 3 = 0, il existe une base B de E telle que : Mat(f , B) = diag(N, N, …, N’, N’, … , N’’, N’’, … ) , où N =
0 1 0
0 0 1
0 0 0
, N’ =
0 1
0
0 et N’’ = [0] .
Si k1 (resp. k2, k3) est le nombre de blocs égaux à N (resp. N’, N’’), on a :
3.k1 + 2.k2 + k3 = 3n et k1 + k2 + k3 = n , donc k2 = k3 = 0 et k1 = n. cqfd.
Exercice 62 : Trouver lim n→+∞
− 1
1
n α n
α n
( α∈ R ) .
Solution : Posons
α
n = tan θn , ou plutôt θn = Arctanα
n .
− 1 1
n α n
α =
−tan 1 tan 1
n
θ θn =
θ
ncos
1
− θθnn θθnn cos sin
sin
cos =
² 1 ²
α
n+ −
n n
n
n θ
θ θ
θ cos sin
sin
cos .
− 1
1
n α n
α n
= )/2
²² 1
( n
α
n+ − ) cos(
) sin(
) sin(
) cos(
n n
n n
n n
n nθθ θθ .
n.θn = n.Arctan
α
n → α quand n → +∞ , et 2 nln(1 +²
²
α
n ) =n (2
²²
α
n + o(² 1
n )) → 0.
Conclusion : lim n→+∞
− 1
1
n α n
α n
=
− αα αα cos sin
sin
cos .
Remarques :
1) On aurait pu aussi diagonaliser A =
− 1
1
n α n
α , ou confondre A et le nombre complexe 1 + i